A Lucinges j’ai trouvé une communauté vivante
Lorsqu’il y a un peu plus de dix ans ma famille et moi nous sommes installés à Lucinges, nous étions certains de vivre dans un village remarquablement exposé, dans un cadre magnifique et préservé et de bénéficier d’une vue imprenable sur la vallée.
J’étais moins assuré d’y trouver une Eglise vivante, joyeuse et accueillante, une communauté ouverte et dynamique.
je suis Chrétien Catholique, mais de rite oriental. Dans la tradition chrétienne orientale, il y a deux éléments essentiels et intimement mêlés : une liturgie brillante et chargée de symboles et une communauté indissociable du clergé qui la dirige et la guide. La communauté est une actrice de la liturgie, joyeuse de la joie du ressuscité et bouillante de la force de l’Esprit. En entrant dans l’église elle sait laisser le monde d’en bas à la porte, tout en l’incarnant pour mieux pouvoir le transcender et l’élever.
En dehors de mon monastère d’attache à Chèvetogne en Belgique, où vivent au sein de la même communauté des moines Bénédictins romains et orientaux, en préfiguration du rapprochement des catholiques et des orthodoxes, j’ai eu peu d’occasion de retrouver cet esprit, cette joie spirituelle profonde et réconfortante.
En fait il y avait bien des années que j’avais oublié, même abandonné l’idée de pouvoir vivre ma foi dans une telle atmosphère tant j’ai vu de paroisses où les prêtres semblent avoir été transformés en otages d’équipes de laïcs toutes puissantes qui oublient que le Curé est le chef de la communauté, où les églises sont devenues des lieux où le brouhaha l’emporte sur le recueillement et la prière et font plus souvent penser à l’ancienne salle des marchés de la Bourse qu’à la maison du Seigneur.
A Lucinges, j’ai retrouvé ce gout de la belle liturgie soutenue par une chorale mélodieuse et triomphante, une communauté accueillante, et un Curé inspiré, véritable Pasteur au milieu de sa communauté, à la foi guide, gardien et pilier.
Ce profond sentiment de vivre quelque chose de fort et de réconfortant s’est confirmé lorsqu’il y a quelques années on m’a invité à rejoindre l’équipe de rédaction du journal Regards où j’ai pu constater de l’intérieur que ce que je pressentait de l’extérieur était une réalité profonde et partagée.
tout cela me pousse à conclure que ce que certains qualifieraient de chance est en fait une vraie grâce qui nous est faite, une fenêtre qui est ouverte et qu’il appartient à chacune et chacun de garder ouverte.
Jean Acri
Lucinges
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